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jeudi 14 mars 2013

Frédéric Taddeï vs Patrick Cohen : Logos vs Pilpoul


Le dernier buzz en date ! Voici une confrontation en bonne et due forme entre Frédéric Taddeï et Patrick Cohen dans l'émission C à vous diffusée en direct sur France 5 le 12 mars 2013.

Voici l'émission dans son intégralité : http://www.youtube.com/watch?v=XV136nG6L0E

Ces échanges sont symptomatiques de la mainmise d'une certaine caste sur les médias et les débats dans notre pays. Désormais, à visage découvert, ce cher Patrick Cohen se croit autorisé à faire régner une sorte de "Police de la Pensée".


En effet, le procédé utilisé durant cette émission fut assez scandaleux. Tout d'abord, pour ce Patrick Cohen, les personnes qui doutent de la pensée dominante sont des "cerveaux malades". Ils sont aussitôt rangés sous l'anathème de "complotistes", dérivant aussitôt sur celui encore plus violent de "négationnistes" avec la mention qui va bien sur les "chambres à gaz".

Cette élite est tellement sûre d'elle qu'elle croit que la loi leur appartient en allant jusqu'à affirmer que nous avons le droit de penser... dans les limites de la loi... De laquelle ? De celle du Talmud ?

Et quand Patrick Cohen sous-entend son islamophobie à l'endroit de Tariq Ramadan (avec lequel on peut ne pas partager ses idées), est-ce dans les limites de la loi ?

Patrick Cohen se voyant contré par Frédéric Taddeï a donc utilisé son dernier atout, la culpabilisation, en brandissant l'étendard de la "responsabilité" des journalistes de ne pas se faire les propagateurs de mauvaises opinions... contraire à la sienne il faut comprendre. Mais malheureusement pour lui, cette fois-ci, ça ne prend plus. Surtout quand c'est l'hôpital qui se fout de la charité.

En face de lui, l'argumentation de Taddeï fut rondement menée et celui-ci a glissé quelques quenelles bien senties à son interlocuteur clairement démasqué.

L'essentiel de l'argumentation de Taddeï, qui est un modèle du genre, est la suivante :
  • Actuellement, dans les médias, la parole est confisquée par quelques personnalités que nous voyons à peu près partout.

  • Tout en évitant le reductio ad hitlerum, Taddeï montre que son interlocuteur fait preuve d'une partialité grossière en prenant comme exemple bien choisi Fox News qui est un repoussoir y compris parmi nos élites journalistiques.

  • Dénoncer factuellement le raccourci honteux de Cohen avec le reductio ad hitlerum lancé par l'adversaire, en l’occurrence avec la mention des "chambres à gaz". Taddeï dit simplement qu'on n'a jamais parlé de chambre à gaz dans son émission.

  • Rendre caduque la notion de complotiste ou de négationiste en faisant sous-entendre que tout un chacun peut en être. L'exemple de Taddeï sur Lee Harvey Osvald est imparable. Toute personne un minimum au fait de l'assassinat de Kennedy est effectivement en droit de douter de la version officielle.

  • Rappeler qu'en France, l'absence d'interdiction équivaut à autorisation, ce que semble oublier ce Patrick Cohen qui voudrait que seuls certains sujets soient autorisés.

  • Mettre son opposant en face de ses propres contradictions en montrant qu'il cautionne des personnes à la morale douteuse. Dans le cas de Patrick Cohen, Frédéric Taddeï marche sur du velours. L'animateur de Ce soir (ou jamais !) a envoyé un dernier uppercut avec l'évocation des hommes politiques qui ont défilés dans le studio de Patrick Cohen malgré leurs déclarations racistes (eg. Brice Hortefeux, Jean-François Copé) sans que le journaliste ne s'en émeuve outre-mesure. Que se serait-il passé en cas de dérapage antisémite ou antisioniste ? On le devine aisément.


Donc un grand merci à M. Frédéric Taddeï d'avoir remis ce petit sayan à sa place et d'être un des derniers bastions de la liberté d'expression dans les médias dominants malgré le terrorisme intellectuel qui y règne.


TRANSCRIPTION

Frédéric Taddeï : L'intérêt pour moi d'animer une émission comme Ce soir (ou jamais !) c'est de faire entendre un autre son de cloche, sur des sujets que par ailleurs d'autres traitent puisque ce sont des sujets de l'actualité. C'est les questions que se posent les Français sur leur pays, sur leur époque, sur le monde, sur tout. Mais tout à coup, que ces questions on ne les posent pas à des journalistes ou à des politiques qui sont quasiment les deux seules corporations qui ont le droit de débattre en public dans ce pays, tout à coup de les poser à des intellectuels ou à des artistes, forcément ça vous fait entendre autre chose, et par la même occasion, réfléchir différemment.

Patrick Cohen : Mais vous parliez de votre singularité tout à l'heure. Vous vous faites effectivement... Vous invitez en plateau des gens qu'on n'entend pas ailleurs, mais vous invitez aussi des gens qu'on n'entend pas ailleurs et qu'on n'a pas forcément... ou que les autres médias n'ont pas forcément envie d'entendre. Je me demandais en passant sur France 2, est-ce que vous continuerez d'inviter Tariq Ramadan, Dieudonné, Alain Soral, Marc-Edouard Nabe, c'est à dire des gens que vous êtes les seuls à inviter pas seulement pour de bonnes raisons ?

FT : Dans le cas de Tariq Ramadan et de Marc-Edouard Nabe, ils ont fait à peu près toutes les émissions imaginables. L'un en tant qu'intellectuel, et l'autre en tant qu'écrivain...

PC : Moi je n'ai pas envie d'inviter Tariq Ramadan.

FT : Mais libre à vous de ne pas le faire.

PC : Je vous le dis... Vous dites qu'ils ont fait toutes les émissions... Ben non pas à toutes les émissions.

FT : Oui, enfin vous vous faites une émission... Vous faites le journal. Vous ne faites pas une émission de débats intellectuels.

PC : Ca m'arrive...

Alessandra Sublet : En cela c'est d'avoir la chance de pouvoir inviter qui on veut...

FT : Sur ce sujet, j'ai toujours été clair et j'ai toujours fait ça partout, y compris sur les stations de radio que nous avons fréquenté tous les deux, pour moi, il n'y a pas de liste noire, il n'y a pas d'invité que je refuse d'inviter par principe parce que je ne l'aime pas. Voilà, je me l'interdis. Sur le service public, ce n'est pas à moi d'inviter les gens en fonction de mes sympathies, ou mes antipathies. Voilà c'est tout, donc à partir de ce moment là... Non mais c'est très important...

PC : Ce n'est pas seulement une question de sympathie ou d'antipathie. On a une responsabilité quand on anime une émission de débat, de débat public, on a une responsabilité, par exemple de ne pas propager des thèses complotistes, de ne pas donner la parole à des cerveaux malades, parce que dans les gens que j'ai cité, je pense qu'il y a des cerveaux malades.

FT : Libre à vous de le penser.

PC : Des gens qui pense que on a...

AS : C'est un jugement Patrick ça !

PC : Non non, ce n'est pas un jugement... Des gens qui pensent qu'on n'a jamais marché sur la Lune, que le 11 septembre n'a pas existé, ou que les chambres à gaz n'ont pas existé...

FT : Qui dans les gens ?... Ah peut-être Soral à la limite que vous faites allusion ?

PC : Ce qu'ils disent sur le 11 septembre... Enfin bon...

FT : Oui, mais bon... C'est un débat éternel. On ne sera jamais d'accord sur ce sujet. J'anime une émission de service public. Si j'étais sur Fox News, je serais comme vous, je déciderais que les gens qui regardent Fox News veulent entendre un certain son de cloche et je le privilégierai.

PC : Nan nan nan nan nan... Ce n'est pas un son de cloche...

AS : On a bien le droit de penser ce qu'on veut Patrick ?!

PC : Non !

AS (à FT) : Il revient de vacances il est en pleine forme Frédéric...

PC : On a le droit penser ce qu'on veut dans les limites de la loi. Pardon mais là...

FT : En l'occurence, je n'ai jamais eu de problème de ce côté là.

PC : Le négationisme c'est quelque chose...

AS : Je n'ai jamais entendu le CSA taper sur Frédéric Taddeï non plus.

FT : Patrick, on a l'impression là qu'il y a des gens viennent dans mon émission pour dire que les chambres à gaz n'ont pas existé. Ca n'est jamais arrivé !

PC : Je dis qu'il y a des complotistes... Vous savez ce que c'est les complotistes, les conspirationistes...

FT : Bah évidemment...

PC : Et le complotisme ça finit généralement...

AS (à FT) : Vous avez l'habitude de ce genre de débat là...

FT : C'est marrant parce que sur ce sujet j'ai eu à m'expliquer et je me suis expliqué et je crois que les gens ont été assez convaincus. Tant qu'il n'y aura pas une loi... Vous pouvez écrire à votre député... Si vous voulez que les gens ne puissent plus dire qu'ils doutent de ce qu'ils appellent la version officielle du 11 septembre... Si vous voulez qu'ils n'aient plus de droit de le dire...

PC : Ils ont le droit de le dire...

FT : Et bien alors ?

AS : Et si vous n'avez jamais vu Ce soir (ou jamais !), c'est aussi comme ça que ça se passe... C'est vrai... C'est la meilleure pub pour votre émission...

FT : Si vous faites allusion à un truc avec Matthieu Kassovitz un jour qui avait dit qu'il avait des doutes sur le 11 septembre... Il y avait des gens en face de lui qui lui ont dit qu'il était fou... Le débat a eu lieu... Point... Si je le disait là : j'ai des doutes sur le fait que Lee Harvey Osvald était le seul tireur le jour de l'assassinat de Kennedy... Qu'est-ce que vous faites ? Vous m'accusez de négationnisme et vous me faites arrêter par la police ?

PC : Non, évidemment pas... Evidemment pas...

FT : Quelle différence ? Quelle différence ?

PC : Je pointe là dedans... Simplement vous dites...

AS (à PC) : Ah... N'empêche qu'il vous a quand même posé une question !

PC : Vous dites simplement que toutes les opinions se valent et qu'on peut entendre absolument toutes les opinions...

FT : Toutes les opinions autorisées par la loi, en France, sont défendues par la Constitution, tout ce qui n'est pas interdit est autorisé, et ça n'est pas moi animateur de télévision qui vait décider de ce que l'on a le droit de dire... Il y a des livres qui paraissent, des films qui sortent... Vous avez le droit de faire tri, c'est votre responsabilité...

PC : Je dis simplement qu'on a une responsabilité...

FT : Et bien c'est la vôtre ! Moi la mienne c'est de faire face.

AS : Chacun voit midi à sa porte c'est à peu près ça...

FT : Ma responsabilité, c'est en tant qu'animateur d'une émission de débat sur le service public, je m'interdis, d'être le procureur ou le défenseur des uns ou des autres, et surtout de censurer qui que ce soit sur quel que sujet que ce soit à partir du moment où il respecte la loi. Jamais il n'y a eu le moindre problème dans Ce soir (ou jamais !), y compris avec des gens que vous avez cité. Je parle de Dieudonné et d'Alain Soral qui sont dans des positions assez spéciales.

AS : Il y en avait d'autres...

FT : Je ne parle pas du tout de Marc-Edouard Nabe ni de Tariq Ramadan qui sont invités partout...

PC : Dieudonné a été condamné plusieurs fois...

AS : Je vous propose d'inviter Patrick Cohen dans votre émission pour faire le débat...

FT : Vous voulez que je vous fasse la liste d'un certain nombre de ministres qui ont été condamné y compris pour racisme... Ça ne vous a pas empêché de les inviter dans votre émission de radio le lendemain...

PC : Il n'y en a pas beaucoup...

FT : Ah oui ? Vous voulez que je vous donne des noms ? Vous les avez invité le lendemain... Ca ne vous a pas gêné parce qu'il se trouve que c'est ministres, des élus de la République... Point.

AS : Alors Ce soir (ou jamais !) c'est ça... Donc... Un animateur qui n'a pas sa langue dans sa poche...

FT : Ce soir (ou jamais !), c'est l'émission la plus transgressive du PAF. On vient de vous le faire voir...

AS : C'en est une vraie preuve !

FT : Qu'il y en ait que ça choque... Je le comprends, il ne vaut mieux pas qu'il la regarde... Mais c'est vrai que c'est une émission dans laquelle on va dire... On va voir des gens qu'on ne voit pas ailleurs, on va dire des choses qu'on n'entend pas ailleurs... Mais jamais...

PC : (incompréhensible)

FT : Mais évidemment, c'est le but !

AS : Ca fait réagir aussi... Bien sûr !

FT : C'est pour ça que cette émission existe. Mais encore une fois, en 657 émissions, il n'y a jamais eu le moindre propos tenu sur ce plateau qui non seulement ait pu donner l'occasion à des plaintes, mais où moi je sois obligé de dire à quelqu'un "vous n'avez pas le droit de dire ça, vous quittez ce plateau". Ce que j'aurais fait si ça avait été nécessaire... Jamais !

AS : C'est très intéressant ce que tu dis. C'est vrai, c'est très intéressant.

[...]

AS : Frédéric, je rappelle que Ce soir (ou jamais !) c'est sur France 2 à 22h35 donc changer vos habitudes les gens et assister à ce que vous avez vu en l'espace de cinq minutes à peine... Oui pour les gens évidemment...

FT : Et vous verrez des tas de gens que vous ne rencontrerez jamais ailleurs et particulièrement pas dans les émissions de Patrick...

AS : Exactement... Donc allez voir Frédéric !

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